Épisode 7
Reconnaissance de la Nation
Création de structures ad-hoc pour pallier les pesanteurs liées au statut des écoles
Avant d’aborder dans les deux derniers épisodes les circonstances de la création des Écoles des Mines à Nantes et Albi, il me semble utile de rappeler quelques événements marquants dans la vie de nos Écoles :
- l’expression de la reconnaissance de la nation envers les écoles des Mines à la suite de leur engagement et de celui de leurs élèves et diplômés pendant et après la première guerre mondiale ;
- Les circonstances de la création d’Armines et de Transvalor.
La Légion d’Honneur et les Écoles des Mines
A l’issue de la première guerre mondiale, malgré l’importance du sacrifice de nombre d’élèves et d’anciens élèves et l’engagement des écoles dans l’effort de reconstruction du pays, Il faudra attendre avril 1930 pour que les membres de la commission des mines de la chambre des députés, par une proposition de résolution, invitent le gouvernement à conférer la croix de la Légion d’honneur aux 4 écoles des Mines (Paris, St Etienne, Alès et Douai) ainsi qu’à l’École des Ponts et Chaussées.
En 1933 cette distinction est accordée aux écoles parisiennes et à celle de saint Etienne. Il faudra encore attendre le 19 août 1937 et une action de relance de la direction et des anciens élèves des deux écoles d’Alès et Douai pour que le ministère des travaux publics leur accorde enfin cette distinction. Mieux vaut tard que jamais.
Création d’Armines et de Transvalor
Il serait inconcevable de parler des écoles des Mines sans évoquer Armines, « attelage hétérodoxe et incompréhensible » vu de la Cour des Comptes, mais attelage indispensable pour assurer la réactivité des écoles en matière de recherche et développement à une période au cours de laquelle elles n’étaient que des services extérieurs du ministère en charge de l’industrie, avec toutes les pesanteurs que cela constituait.
Armines, association loi de 1901, créée en 1967, fut dirigée de main de maître pendant 27 ans par Jean Ossard aujourd’hui décédé.
Armines est de par sa conception le partenaire des écoles des Mines et aujourd’hui de l’IMT, il occupe plus de 650 salariés répartis pour l’essentiel dans les 6 écoles des Mines dont deux maintenant réunies à deux écoles de l’ex Institut Télécom. Toutes les six sont sous tutelle du ministère en charge de l’industrie et 5 d’entre elles sont devenues des composantes de l’Institut Mines Télécom.
Jean Ossard sera aussi le DG de Transvalor SA, société de valorisation, filiale d’Armines, créée par lui en 1984. Cette structure contribue à la création d’entreprises innovantes et la valorisation de la recherche des écoles.
En 2006 le groupe Armines–Écoles des Mines sera labellisé Institut Carnot[1]. Ces instituts ont pour objectif d’accroître le transfert de technologie par la recherche partenariale.
Armines, en partenariat étroit avec les écoles des mines, représente un chiffre d’affaires en recherche et développement de plusieurs dizaines de millions d’Euros
Il faut également ici mentionner l’importance de Pierre Lafitte, ancien sénateur, ancien directeur de la recherche des Mines de Paris, ancien sous directeur chargé de la formation des ingénieurs du Corps des Mines et vice-président d’Armines.
Il fut le concepteur de Sophia Antipolis et le créateur de la Conférence des Grandes Écoles. En 1974, il est nommé directeur de l’École des Mines de Paris.
En 1981 et 1982, Il œuvre pour le maintien des classes préparatoires aux grandes écoles dont l’existence fut un temps menacée.
[1] Analogues aux Instituts Frauenhofer allemands.