Épisode 4
Création de l’École des Mines d’Alès
Comme nous l’avons vu dans le précédent épisode, l’École des Mines de Saint Etienne, créée à l’origine pour former des maîtres mineurs a évolué pour in fine former des ingénieurs. Il fallait donc imaginer la création d’une nouvelle école pour compenser ce manque. L’opportunité ainsi offerte, c’est Alès (à l’époque Alais) qui la saisira.
C’est au cours de la séance du 14 février 1841 que le maire d’Alais propose à son conseil de mettre en place une commission chargé d’étudier la création d’une école de maîtres mineurs. Les arguments sont solides, la région d’Alès est riche d’une activité minière et métallurgique significatives, le besoin en contremaîtres qualifiés est réel ; Le projet est défendu par le ministre des travaux publics. Mais les débats entre partisans d’une implantation au cœur des mines à la Grand Combe et ceux d’une implantation à Alès sont nombreux, il faut dire que l’échec de l’expérience de la formation de maîtres ouvriers mineurs de Saint Etienne reste bien présente dans les esprits, en particulier dans l’esprit des responsables de l’administration des mine (il ne faut pas reproduire à Alès, ce qui a été fait à Saint Etienne)
Le 22 septembre 1843, Louis Philippe signe l’ordonnance de création de l’école de maîtres ouvriers mineurs d’Alais. Un recrutement voulu local en fin d’école primaire avec un niveau en orthographe moyen et une obligation d’expérience significative en tant qu’ouvrier mineur, (cela deviendra une expérience de 18 mois puis de 400 jours au fond de la mine).
On observera une certaine défiance de la tutelle par souvenir des évolutions voulues par la direction de l’école des Mines de Saint Etienne et in fine validées par l’État. Pour se préserver de tels errements, la décision de création de l’école d’Alès sera telle qu’elle n’obtiendra ni reconnaissance ni diplôme nationaux. L’école innovera pourtant par la création de stages, une première pour une école technique.
L’école ouvrira ses portes en novembre 1845 avec une première promotion d’un peu plus de 10 élèves pour ne diplômer deux ans plus tard que 8 maîtres ouvriers mineurs. On notera une obligation de l’internat, une discipline quasi militaire qui s’adoucira très lentement et que l’on retrouvera plus tard également à Douai jusque au l’lendemain des événements de mai 1968.
Au tout début, l’école est implantée dans le collège d’Alès avec une opposition systématique de l’université propriétaire des lieux. Puis elle sera transférée faute de place et de bonne volonté de l’université dans les anciens locaux du palais de justice rue d’Avejan, locaux rachetés par la ville. Elle y restera jusqu’à son transfert dans ses locaux actuels avenue de Clavières en 1965. Aujourd’hui l’école a regroupé à Croupillac ses activités de recherche. L’hébergement est quant à lui assuré par l’association des anciens élèves propriétaire du site de la rue du Viget.
Petit à petit le niveau des études s’accroît au grand dam de sa tutelle.
Dès 1907, Alès placera ses diplômés dans de meilleurs postes de responsabilité, mais en 1910 elle se verra refuser la délivrance du diplôme d’ingénieur.
Mais avant d’en arriver là nous nous nous transporterons dans le prochain épisode en 1878 date de la création de l’École des Mines de Douai, puis nous suivrons le parcours parallèle des deux écoles qui d’écoles de maîtres ouvriers mineurs deviendront des écoles nationales supérieures des Mines.